LES FORMATIONS COUTELIÈRES
Retrouvez ici les formations coutelières recommandées par la Fédération Française de la Coutellerie.
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(Précision : afin de ne pas favoriser telle ou telle marque ou entreprises, la FFC a veillé, pour la présentation des bassins couteliers, à ne pas faire apparaître le nom de sociétés ou de marques. Cependant, pour le secteur des Alpes et Savoie, la présence d’une seule entreprise sur tout ce bassin nous autorise à la citer plus particulièrement)
Depuis l’Antiquité, le couteau fermant était connu sous une forme simplissime : une lame, un manche fendu et un clou pour unir le tout et faire axe : de cet ancêtre rustique, un savoyard va tirer l’un des fleurons du patrimoine français : l’Opinel.
Joseph Opinel nait en 1872 à Gevoudaz en Savoie ; c’est en 1890, alors qu’il travaille dans l’atelier familial de taillanderie qu’il met au point le couteau sous sa forme reconnue ; il aura l’idée de proposer une déclinaison de tailles variées en 1897et devant le succès grandissant, il n’aura de cesse de développer son entreprise : déménagement, électrification, machines de plus en plus performantes… la main couronnée marquée sur les lames signe en 1909 l’ascension de cette aventure industrielle qui ne se démentira pas. Opinel déménage près de Chambéry durant la première guerre mondiale.
La virole tournante, cinquième pièce du couteau fait son apparition en 1955 et bien des doigts lui disent merci ! Devenue une grande entreprise, diversifiant la production, la marque savoyarde entame la conquête du monde. La marque a désormais son musée à Saint Jean de Maurienne qui accueille plus de 60 000 visiteurs par an et son modèle emblématique est cité comme référence design par de multiples ouvrages et musées à travers le monde.
(Précision : afin de ne pas favoriser telle ou telle marque ou entreprises, la FFC a veillé, pour la présentation des bassins couteliers, à ne pas faire apparaître le nom de sociétés ou de marques. Cependant, pour le secteur Normandie, peu d’entreprises étant présentes sur tout ce bassin nous nous autorisons à en citer une plus particulièrement)
La coutellerie normande, historiquement présente à Caen, Falaise ou St Lô, se déplaça au début du XIXème siècle vers Tinchebray (Orne) , Sourdeval (Manche) et des localités alentours ou était produite la grosse coutellerie ainsi que des ustensiles en étain : on y fabriquait des couteaux de terre-neuvas, lourdes lames lestées pour trancher la morue, ou le rouennais, pliant local…ces productions seront concurrencée par Thiers et Nogent -qui produisaient déjà les fournitures- fin XIXème.
Guy Degrenne est né à Tinchebray en 1925 et il reprend la « forge » familiale (un moulin à eau et 6 ouvriers) de Sourdeval en 1948 ; il développera son entreprise avec les couverts en inox et l’utilisation de l’acier des blindés de la deuxième guerre mondiale. En 1958 il développe l’activité platerie et étendra ses gammes de couverts classiques de l’orfèvrerie française en inox.
1967 : ouverture d’une nouvelle usine de 35000 m2 à Vire (Calvados), avec environ 600 employés. Jusqu’aux années 80, Guy Degrenne dirige une entreprise florissante œuvrant au développement à l’exportation des arts de la table. Il prend sa retraite en 1987.
Sources : La coutellerie des origine à nos jours de C. Pagé, sites officiels G.Degrenne, wikipedia.
C’est à la fin des années 1820 que naît à Laguiole, petit village de montage de l’Aveyron (sud ouest de la France) un modeste couteau de paysan. Ce couteau est né d’un mélange de 2 modèles : le capuchadou et le Navaja. Le Capuchadou était un couteau utilisé en Aveyron. Il consistait en une lame fixe et pointue emmanchée sur un morceau de bois. Le Navaja était un couteau de poche pliant à cran d’arrêt rapporté d’Espagne par les pèlerins de Saint jacques de Compostelle. La fameuse abeille, symbole de prestige et de qualité, qui orne son ressort en fera un des couteaux les plus célèbres de France.
Au milieu du XIXème siècle vers 1850, Casimir Moulin, qui fut le premier coutelier installé à Laguiole dès 1828, quitte le plateau de l’Aubrac pour s’installer avec son fils, lui aussi coutelier, à Saint Côme d’Olt. Ils y installeront leur forge et leur coutellerie. Moulin fabriquera à la main du Laguiole dans sa forge, puis s’adressera à Thiers pour y faire réaliser ses couteaux. La coutellerie Moulin fermera vers 1911.
Vers 1874 Antoine Auguste Marin Salettes s’installe coutelier à Espalion, il sera rapidement rejoint par son frère Charles. La famille Salettes très liée à la coutellerie de l’Aubrac est apparentée aux Belmon, aux Pagès et aux Calmels. Le frère d’Auguste Salettes avait quant à lui épousé la fille du coutelier Delrieu d’Espalion. Salettes forgera ses lames dans sa grande forge où il fera aussi de la petite taillanderie.
Salettes fabriquera à la main des laguiole jusqu’en 1930 date à laquelle sa forge sera détruite par un incendie. Dès 1874, il avait sous-traité une partie de sa production à Thiers où il envoyait les gabarits des couteaux qu’il avait mis au point. En 1897, il obtiendra une médaille d’Argent à la Foire Internationale de Marseille pour un couteau d’exception réalisé en commun avec Pagès et Calmels.
Quelques dates importantes :
La fabrication s’est bien sûr modernisée, mais reste artisanale, chaque couteau étant ajusté à la main. Il est de plus possible aujourd’hui d’offrir un couteau Laguiole entièrement personnalisé (matière du manche, modèle, taille…) avec ses initiales gravées sur la lame ou le ressort (dos du couteau).
A la fin du moyen âge, la coutellerie parisienne est divisée entre les fèvres couteliers et les couteliers faiseur de manches : les premiers, travaillant le métal, étaient soumis à un cadre juridique très précis, les seconds, plutôt monteurs ou assembleurs de couteaux étaient des travailleurs libres d’installation. Avec les grandes heures de la monarchie, la préciosité voire le luxe devinrent l’apanage des meilleurs maisons coutelières de Paris ; celles-ci firent appel en sous-traitance aux meilleurs ouvriers des bassins nogentais et aux industries thiernoises naissantes. Mais Paris est une ville-monde, et l’approvisionnement se fera dans le monde entier afin de satisfaire la forte demande d’une clientèle fortunée ! Pour le tout-venant et la quincaille, c’est évidemment l’ampleur du marché de la capitale qui intéressait le monde coutelier :
« Le rôle des fabricants de Paris a une importance qu’on ne peut méconnaître, ils doivent apporter le plus grand soin dans le choix des matières et dans celui des ouvriers ou des fabriques auxquels ils s’adressent, afin d’assurer la bonne qualité de leurs produits en même temps que l’élégance des formes et le fini de ce leur exécution. La part que prennent chacun d’entre eux à la fabrication de certains objets spéciaux, jointe à leur intervention dirigeante dans la production de ceux qu’ils font exécuter au dehors, constitue pour plusieurs un mérite très réel qui a une heureuse influence sur les progrès de cette branche d’industrie. »
Rapport sur la coutellerie à l’Exposition de 1878, M. Parisot
Ville d’origine gauloise, Langres a la chance d’avoir des gisements de fer et de grès à proximité, et on dénombrait au XVème siècle suffisamment de couteliers pour former une corporation. La coutellerie de Langres a très bonne réputation, mais, par le jeu d’une fiscalité tatillonne et d’un règlement professionnel contraignant, nombre d’artisans –et certain fabricants- migrèrent à Nogent.
« Au XIX ème siècle le bassin de Nogent prend définitivement le pas sur Langres et emploie environ 6000 personnes. Le développement de la coutellerie nogentaise est confirmé par les différents prix remportés aux expositions universelles, comme en témoigne le rapporteur du jury de 1862: » Le département de la Haute-Marne produit tous genres d’articles de la coutellerie fine, demi-fine et ordinaire. Ses ciseaux riches et ses couteaux de poche et fantaisie, sont les plus beaux que l’on fabrique dans tout l’univers. Il y a une quinzaine d’usines (…); mais le plus grand nombre des ouvriers travaillent chez eux.
Chacun s’adonne à la fabrication non de telle ou telle pièce, mais de tel ou tel article, et il le fabrique en entier. Cela a particulièrement lieu pour la coutellerie fermante et la cisellerie de luxe. Les ouvriers de cette région sont extrêmement intelligents ; ils ont du goût, créent de jolis modèles et les exécutent avec une rare habileté. » (la coutellerie des origines à nos jours, C.Pagé)
On peut dater l’existence de la coutellerie à Thiers à environs huit siècles, des vestiges datant du début du XIII° siècle servant à l’activité coutelière ont été retrouvés, et les premiers écrits invoquant la coutellerie date du XIV°, notamment le premier impôt que la baronnie fit payer aux couteliers sur l’utilisation de l’acier date de 1379.
On estime qu’environ une quarantaine d’ateliers étaient en activités en 1240, en 1614 lorsqu’est divulgué la première jurande, s’activent à Thiers 416 Maîtres couteliers (entreprise d’aujourd’hui) et 1293 employés, en 1825 une statistique du ministère de l’intérieur de l’époque, nous indique qu’environ 5000 personnes travaillent dans la coutellerie Thiernoise, qu’elle produit 350 000 dz de couteaux, 300 000 ciseaux, 15 000 rasoirs, et 50 000 dz de couteaux de table.
Mais l’apogée de la coutellerie Thiernoise date des dernières décennies du XIX° siècle et les premières du XX°, Camille Pagé le grand historien de la coutellerie française, nous indique qu’environ 18000 personnes travaillent pour la coutellerie thiernoise dans les années 1900.
Thiers demeure la capitale française de la coutellerie et dénombre toujours aujourd’hui environ 80 entreprises dans la filière.